Il n’est pas facile de faire un choix de vie entre Oulan Bator et Le Havre
Dès le chapitre deux, j’avais une petite idée.
Des vilains se débarrassaient de leurs ennemis en les faisant sauter en parachute…sans parachute.
Quels vilains, quels ennemis et pourquoi ? Ce n’était pas évident car si on conçoit le corps retrouvé dans la faille d’une montagne, c’est moins clair dans celui d’un yak sauvage qui aurait aplati un cavalier au milieu de la steppe.
C’est quand même plus facile de viser avec un fusil qu’avec un yak sauvage ? J’ajoute que de faire grimper cet animal dans un avion ou un hélico semble aléatoire même en lui offrant un billet de première classe.
Le commissaire Yereldelger et son assistante Oyun enquêtent sur ces deux évènements et aussi sur l’assassinat d’une amie qui avait aidé le policier dans une précédente affaire*.
*Yeruldelger de Ian Manook
Jusque là, malgré la pollution ambiante, tout est relativement clair. Seuls problèmes, le corps du montagnard a disparu, celui qui l’avait trouvé est mort, son habitat a brûlé, ce qui est aussi le cas de l’amoncèlement yak-cheval-homme dont il ne reste que des cendres. Ajoutez-y que Yeruldelger est accusé du meurtre de sa copine par les bœufs-carottes* du coin et vous aurez un aperçu du chaos ambiant.
*La police des polices
J’oubliai les services secrets qui traficotent et des militaires qui camouflent.*
*Ce qui est leurs rôles
Les enquêtes d’Yeruldelger et Oyun ne sont jamais simples et j’avançais doucement en dégustant des buuz* et des hushuur* bien chauds tout en buvant du thé au beurre rance quand soudain…..
Je me suis retrouvé sur les quais du port du Havre avec un policier de la SeNeCeFe, ancien barbouze, sorti de nulle part, qui s’engueule avec la maréchaussée, flingue à tout va, et trouve des cadavres d’enfants dans des conteneurs maritimes mais attention…(sonnez trompettes : taratata !) des cadavres mongols**.
*genre de raviolis mongols
**Ouf ! J’avais cru un moment que l’imprimeur avait mélangé deux bouquins.
Ce n’est plus du Manook, c’est du San Antonio mêlé à du Audiard, il y a “du poulet au menu” et du “mouton* à se faire” dans ces “tontons-flingueurs” mongols.
*Oups : mouron. mais Il n’y en a pas en Mongolie par contre on trouve du mouton en tab***.
On savait déjà, avec le premier tome, que magouilles, escroqueries, trafics et filouteries sont les enfants de la corruption qui sévit dans ce pays en train de perdre son âme et sa fierté et qui est encore marqué par l’ancienne domination soviétique.
Cette fois, nos enquêteurs se heurtent à des trafiquants d’enfants, des militaires corrompus, des espions sans scrupules et une ombre qui laisse des cadavres tant en France qu’en Mongolie.
Je me suis demandé comment tout ce micmac franco-mongol allait se terminer.
L’auteur a trouvé une solution un peu tiré par les crins d’un cheval altaï mais acceptable.
Les billets de Lucine et d’Yv.
Les temps sauvages d’Ian Manook, Albin Michel, 2015, 528 pages, Policier
*ouais ** bon *** très bon **** j’aime
Le bémol du Papou : Pauvre Oyun, elle a du mouron à se faire et une tête de mouton bouilli à manger.
Oui, tu l’as dit il y a beaucoup de tirage de cheveux dans ces romans, je ne lirai pas cette suite… 🙁
De toute façon, je ne pense qu’il y en ai un troisième.
Le Papou
Rien que les plats que tu nommes me donnent envie de retourner à Camilleri ! 😉
La tête de mouton bouillie est moins tentante qu’un poisson grillé au fenouil 🙂
Le Papou
Le mélange San Antonio – Audiard ne m’attire décidément pas…
C’est, en effet, assez spécial mais parfois jouissif.
Le Papou
J’aime beaucoup, c’est violent, drôle, et le moins qu’on puisse dire c’est que l’auteur ne ménage pas ses personnages
C’est surprenant, en effet et j’aime bien aussi.
Le Papou